Le concept de microstructure médicale est né en 1999 à Strasbourg, des suites d’un travail collaboratif unissant des personnes issues de champs d’expertises variés (médecins, psychologues, travailleurs sociaux, usagers, sociologues…), afin de faire face aux difficultés rencontrées par des personnes dépendantes aux psychotropes, en pleine épidémie SIDA. En concomitance, et pour les mêmes raisons sanitaires, le réseau Canebière de microstructures a été fondé à Marseille au début des années 2000.

Le dispositif expérimental de microstructures déployé en Alsace entre 1999 et 2003 a été évalué en collaboration avec le Laboratoire d’Epidémiologie et de Santé Publique de l’Université de Strasbourg. Cette première étude publiée en 2004 a permis de montrer l’impact positif du dispositif de microstructure, par rapport à une offre de soins conventionnelle pour la prise en charge des addictions en médecine de ville.

Plus tard, des microstructures ont été implantées dans de nouveaux territoires tels que la Somme, les Vosges, La Lorraine, la Moselle et la Meurthe et Moselle. Ce développement dans d’autres régions, a suscité la mise en place en 2006 d’une Coordination Nationale des Réseaux de MicroStructures (CNRMS) ayant pour mission de fédérer les réseaux de microstructures.

Aujourd’hui, les dispositifs de microstructures médicales se développent sur le territoire français, étant implantés dans 7 régions :

  • Grand-Est : 6 réseaux de microstructures (Alsace, Moselle, Meurthe-et-Moselle, Aube, Marne, Haute-Marne), regroupant 42 microstructures au sein de la Coordination Microstructures Grand-Est 
  • Hauts de France : 27 microstructures réparties entre les département de la Somme, de l’Oise, de l’Aisne et du Nord.
  • Ile-de-France : 21 microstructures dans les départements de la Seine-Saint-Denis, Essonne, Seine-et-Marne et Val-de-Marne.
  • Bourgogne-Franche-Comté : 12 microstructures réparties à travers les départements de la région
  • Occitanie : 30 microstructures en fonctionnement dans la région
  • Provence-Alpes-Côte-d’Azur : 7 microstructures dans les départements des Bouches-du-Rhône, des Alpes-Maritimes et du Vaucluse ;
  • Nouvelle-Aquitaine : 1 microstructure dans les Pyrénées-Atlantique

Dans le dernier plan de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) de 2018-2022, il est souligné l’importance de la médecine de premier recours dans la prise en charge des addictions (Axe II, priorité 6). Il y est notamment soulevé l’importance du travail pluri-professionnel et du développement de microstructures. Dans ce contexte, plus de 150 microstructures devraient exister d’ici fin 2022 sur l’ensemble du territoire national.

Par ailleurs, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 a introduit, en son Article 51, un dispositif permettant d’expérimenter de nouvelles organisations en santé reposant sur des modes de financement inédits.

Dans ce cadre, l’expérimentation « Equip’addict : Développement harmonisé du dispositif des microstructures médicales addictions » , a été conduite entre 2020 et 2023, par les ARS parties prenantes. L’expérimentation visait la création de nouvelles microstructures dans 5 régions (Grand Est, Hauts-de-France, Ile-de-France, Occitanie, Bourgogne-Franche-Comté) selon un nouveau modèle économique par un forfait annuel. Pendant 3 ans, la CNRMS a assuré une mission spécifique de support et d’appui aux microstructures médicales existantes et en développement.

Suite à la survenue de la crise sanitaire actuelle, la CNRMS a proposé, dès le printemps 2020, de mobiliser les réseaux de microstructures médicales addictions existants, afin d’assurer la prise en charge des patients fragilisés par la Covid 19 et le confinement qui sollicitent la médecine de premier recours. Cet élargissement pourra être le préalable à la création de nouvelles microstructures qui intégreront deux axes de travail majeurs, les problématiques sociales et de santé mentale dues à la Covid, à ses incidences et à la crise économique.

L’ouverture de la prise en charge en microstructure, aux problématiques de santé mentale, a fait l’objet d’une deuxième expérimentation Article 51 intitulée « Microstructures covid/santé mentale », portée directement par la CNRMS, dans 50 microstructures réparties dans 6 régions françaises : les 5 régions engagées dans « Equip’addict » auxquelles s’ajoute la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

L’expérimentation, d’une durée de 3 ans, avait pour objectif d’adapter et renforcer les dispositifs de premier recours que sont les microstructures médicales afin d’apporter un accompagnement pluri-professionnel de qualité et de proximité à des patients fragilisés somatiquement, socialement et psychiquement par la survenue de la crise sanitaire début 2020 et ses conséquences.

Vous pouvez télécharger la plaquette de présentation de la CNRMS ici.